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Le commerce illégal d'armes avec le Mexique
Les exportations de plusieurs milliers de
fusils d'assaut G36 par Heckler & Koch
vers des États mexicains en
crise (entre 2006 et 2009)
Jürgen Grässlin et María-Eugenia L. Valencia pour GN-STAT
No Compromise in Mexico - Artiste : Haubi Haubner
Résumé
Le commerce illégal d'armes avec le Mexique
– Les exportations de plusieurs milliers de fusils d'assaut G36 par Heckler & Koch
vers des États mexicains en crise (entre 2006 et 2009)
Entre 2006 et 2009, des dirigeants, dont deux anciens directeurs de Heckler & Koch (H&K), le plus grand exportateur d’armes de petit calibre d’Allemagne, ont été impliqués dans 12 livraisons de plus de 4700 fusils d’assaut G36 et accessoires vers le Mexique. Au moins six employés d’H&K étaient au courant de l’approvisionnement illégal de ces armes de guerre vers les États mexicains du Chiapas, Chihuahua, Jalisco et Guerrero, où fait actuellement rage une sanglante guerre des cartels.
En 2010, Jürgen Grässlin, militant pour la paix et écrivain, a déposé une plainte contre des cadres dirigeants de H&K. En 2012, son avocat Holger Rothbauer a également poursuivi en justice des représentants de l’office fédéral de l’Économie et du Contrôle des exportations ainsi que du ministère allemand de l’Économie. En dépit des éléments à charge, le parquet de Stuttgart a cessé les investigations contre les représentants de ces institutions le mois suivant (octobre/novembre 2012).
La plainte contre les dirigeants de la firme H&K a abouti en mai 2016 à l’ouverture d’une procédure au tribunal de grande instance de Stuttgart (Landgericht). Ainsi, l’ancien président du tribunal de grande instance de Rottweil et par la suite directeur de H&K, Peter Beyerle, a été accusé en tant que « membre d’une bande organisée » d’avoir enfreint dans douze cas la loi sur le contrôle des armes de guerre et la loi relative au commerce extérieur. Pour la procédure pénale, la chambre responsable des infractions économiques a programmé 25 jours d’audience (du 15 mai au 25 octobre 2018).
Période des livraisons d'armes
De 2006 à 2009
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Les responsables des autorisations d’exportations d’armes en Allemagne
Le conseil fédéral de Sécurité (Bundessicherheitsrat, BSR)
Le BSR est un comité du gouvernement allemand dont la fonction est de contrôler et de coordonner la politique de sécurité. Il siège à la chancellerie. Il fut fondé le 6 octobre 1955 par le deuxième gouvernement Adenauer lors de sa 99ème réunion sous la désignation «conseil fédéral de Défense » (jusqu’en 1969). « Des considérations de Franz Josef Strauß, à l’époque ministre fédéral chargé de missions spéciales, autour de la politique de sécurité » furent à l’origine du conseil fédéral de Sécurité. (1)
La présidence du BSR incombe au chancelier ou à la chancelière, c’est-à-dire, depuis 2005, à Angela Merkel. Le BSR est la plus haute autorité décidant des autorisations d’exportations sensibles d’armes vers – en règle générale – lespays tiers » (pays ne faisant ni partie de l’OTAN, ni des États associés de l’OTAN, ni des pays de l’Union européenne).
Au cours d’une procédure définie, les huit ministères concernés sont chargés de vérifier que l’ensemble des obligations formelles nécessaires à l’octroi d’une autorisation d’exportation sont respectées. Les demandes doivent être examinées au regard des dispositions exigées par la loi allemande régissant le contrôle des armes de guerre, des principes du gouvernement fédéral relatifs à l’exportation d’armes de guerre et d’autre matériel militaire ainsi que de la position commune de l’Union européenne en la matière. Toutes les réunions du BSR sont secrètes et ses dossiers classés confidentiels.
Les décisions du BSR pour l’exportation de fusils vers le Mexique (à partir de 2002)
D’après le nombre de demandes d’autorisations d’exportation déposées, Heckler & Koch joue un rôle de premier plan dans les décisions
du BSR et de la commission préparatoire. Il est important de préciser que la commission préparatoire informe les membres du conseil fédéral. « La commission préparatoire composée de chefs de
section issus des ministères concernés étudie et coordonne les travaux en matière de politique de sécurité et se charge d’informer les membres du conseil. » (2)
Pour le seul Mexique, des autorisations d’exportation furent délivrées dans pas moins de huit cas pour la livraison d’armes de petit calibre vendues par Heckler & Koch, à l’époque une société à responsabilité limitée (GmbH). Sept d’entre elles concernent des exportations ayant eu lieu jusqu’en 2009 et font actuellement l’objet d’une procédure.
Les exportations commencèrent en petit nombre, sous la coalition sociaux-démocrates/verts avec le président du BSR et chancelier Gerhard Schröder et son vice-chancelier Joschka Fischer :
Au BSR avec :
1) 24 fusils répertoriés au registre allemand des armes de guerre (KWL), 46 mitraillettes au mois de décembre 2002,
2) des pistolets et accessoires pour pistolets au mois de février 2004.
Lors de la commission préparatoire du BSR :
3) 16 mitraillettes et 11 accessoires pour fusils répertoriés au KWL en juin 2003,
4) 18 fusils répertoriés au KWL et 6 mitraillettes en mars 2005.
Avec le nouveau gouvernement et la grande coalition sous Angela Merkel (CDU, union chrétienne-démocrate) et son vice-chancelier Franz Müntefering (SPD, parti social-démocrate) en 2005 puis sous Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier (également SPD) à partir du 21 novembre 2007, le nombre d’autorisations d’exportation d’armes de petit calibre délivrées explose.
Lors de la commission préparatoire du BSR :
5) 2020 fusils répertoriés au KWL en décembre 2005,
6) 1515 fusils et 5971 accessoires pour fusils répertoriés au KWL et 103 mitraillettes en février 2007,
7) un nombre inconnu de fusils répertoriés au KWL et de mitraillettes. Cette fois la valeur totale de la transaction est indiquée :
10 millions d’euros.
Remarque :
8) En mai 2010, la commission préparatoire du BSR délivre la dernière autorisation d’exportation (après la période couverte par le procès de H&K). Elle concerne la vente d’un nombre inconnu de fusils et de mitraillettes, dont la somme totale s’élève à 5,45 millions d’euros. Cette vente n’est pas couverte pas le procès actuel mais apporte la preuve qu’une dernière autorisation est délivrée pour un transfert d’armes de petit calibre vers le Mexique peu après la plainte déposée par Jürgen Grässlin. Une interdiction d’exportation d’armes de petit calibre fut par la suite adoptée. Celle-ci est aujourd’hui encore en vigueur. (3)
Sources :
(1) Bundestag allemand, service d’analyse : « Der Bundessicherheitsrat ». Nr. 22/08 (09 mai 2008), page 1
(2) Service d’analyse : « Der Bundessicherheitsrat », cit., page 2
(3) Document parlementaire de Brigitte Zypries, membre du parlement : question des députés Jan van Aken et autres membres du parti DIE LINKE (parti de gauche) et «Rüstungsexportentscheidungen des Bundessicherheitsrates » (Décisions du conseil fédéral de sécurité en matière d’exportation d’armement), publication du Bundestag 18/3002 parue le 27/02/2015.
Ministère fédéral de l'Économie et du Travail (BMWi), siège à Berlin
Le ministère fédéral de l’Économie, appelé entre 2000 et 2005 « ministère fédéral de l'Économie et du Travail » et entre 2005 et 2013 « ministère fédéral de l’Économie et de la Technologie », est responsable entre autres de la politique d’exportation d’armements. Le ministre fédéral de l'Économie (aujourd’hui « ministre fédéral de l'Économie et de l’Énergie ») siège au BSR et dispose du droit de vote. Ainsi, il est le principal responsable de la délivrance de permis d’exportation d’armes de guerre vers des pays tiers comme le Mexique. Le BMWi publie chaque année les rapports d’exportations d’armements et depuis peu également des rapports intermédiaires.
Office fédéral de l'Économie et du Contrôle des exportations (BAFA), siège à Eschborn
Le BAFA à Eschborn (près de Francfort en Hesse) est une autorité fédérale rattachée au ministère fédéral de l'Économie. Ainsi, il exécute certaines missions du gouvernement fédéral. Dans le domaine du commerce extérieur, le BAFA est responsable des missions relatives au contrôle des exportations d’armements.
Ministère fédéral de la Défense (BMVg)
Ministère des Affaires étrangères (AA)
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Fabricants d'armes
Heckler & Koch GmbH, Oberndorf
La société Heckler & Koch (H&K) est une société allemande d’armement basée à Oberndorf dans le Neckar/Lindenhof. Elle est constituée de deux entités, une cotée en bourse sous forme de holding (H&K AG) et l’autre sous forme de holding intermédiaire en exploitation (Heckler & Koch GmbH). H&K est aussi le plus gros employeur local avec environ 700 salariés.
Créée en décembre 1949 par d'anciens collaborateurs de MAUSER-Werke d’Oberndorf, H&K possède entre autres des filiales ou des succursales aux États-Unis (Heckler & Koch Inc. en Virginie, Géorgie et au New Hampshire), au Royaume-Uni (NSAF Ltd. à Nottingham) et en France (SAS Heckler & Koch France à Saint-Nom-la-Bretêche). Comme société faîtière, H&K est opérationnelle depuis 2002 à Oberndorf. H&K est actuellement le plus important fabricant d’armes de poing et d’infanterie en Allemagne et se classe parmi les cinq plus grands fabricants de fusils et pistolets au monde.
Fábrica Nacional de Armas, Mexico
Le fabricant d'armes national, dont le siège se trouve au cœur de Mexico (Ciudadela), était la propriété du gouvernement mexicain. Il fut fondé par le président Porfirio Díaz, qui gouverna entre 1876 et 1910. L'objectif était de moderniser les armes et l'industrie de l’armement et de fournir des armes à l'armée. Toujours fabriqué de nos jours, le fusil d’assaut G3 de H&K fut produit sous licence fin 1970. Depuis 1980, le Mexique fabrique sous licence également les armes de type HK-MP55, HK-P7 et HK-21, qui font partie de l'équipement de l'armée mexicaine.
Le ministère de la Défense mexicain (SEDENA) détient ainsi le monopole de l'armement. La Fábrica de Armas y Municiones du SEDENA prétend garantir la sécurité intérieure du pays en produisant des véhicules militaires et des armes à la pointe de la technologie. Des véhicules blindés, des véhicules blindés tactiques DN-11 et des fusils FX-05 (Fx-005) "Xiuhcoatl", destinés à être utilisés dans des zones urbaines sont en cours de fabrication. Le FX05 fut fabriqué avec l’aide de l'Allemagne et est actuellement utilisé par dizaines de milliers. Une plainte déposée par Jürgen Grässlin pour reproduction illégale fut rejetée par le procureur de Stuttgart.
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Les acheteurs d'armes au Mexique
Le secrétariat de la Défense nationale (SEDENA)
Le ministère mexicain de la Défense (Secretaría de la Defensa Nacional) et le ministère de la Marine sont chargés de la défense, de l'enseignement et de la formation militaire du pays. Le siège du SEDENA est situé à Lomas de Sotelo dans le district de Miguel Hidalgo (Mexico). Au niveau national, le SEDENA est chargé de l'administration et de la formation de l'armée de terre et de l'armée de l'air. Il a pour mission principale de défendre l'intégrité, l'indépendance et la souveraineté de la nation. Il importe, dans ce contexte, de faire obstacle aux menaces extérieures et intérieures qui pourraient compromettre la réalisation et le maintien des objectifs nationaux.
Direction de la commercialisation des armements et des munitions (Dirección de Comercialización de Armamento y Municiones, DCAM)
La DCAM est bien plus qu’un office d’approvisionnement, elle fabrique et vend elle-même ses armements. Cet office est habilité de par son statut à vendre, à importer et à exporter des armes, des munitions et des accessoires, ainsi que de fournir des services y afférents. Les services de sécurité publics et privés, les entreprises semi-publiques, les militaires, les clubs de tirs, les chasseurs et les travailleurs de terrain, de même qu'un grand nombre de citoyens, peuvent se procurer des armes et des munitions avec l'autorisation du « bureau supérieur d'enregistrement général pour le contrôle des armes à feu et explosifs ».
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Abréviations
BAFA – Office fédéral de l'Économie et du Contrôle des exportations
BSR – Conseil fédéral de sécurité
BMWi – Ministère fédéral de l'Économie
DCAM – Direction de la commercialisation des armements et des
munitions (Autorité dépendante du ministère mexicain de la
Défense)
H&K AG – Heckler & Koch Aktiengesellschaft (société anonyme)
H&K GmbH – Heckler & Koch GmbH, Oberndorf
(société à responsabilité limitée)
KWL – Registre des armes de guerre
SEDENA – Secrétariat de la Défense nationale (Ministère mexicain de la
Défense)
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Chronologie du commerce illégal avec le Mexique
Les exportations de milliers de fusils d’assaut de type G36 du fabricant allemand Heckler & Koch vers des États mexicains en crise entre 2006 et 2009 (résumé)
De décembre 2002 à 2005
À l’époque où le chancelier Schröder (SPD, parti social-démocrate) et son vice-chancelier Joschka Fischer (Bündnis 90/GRÜNE, parti des verts) président le BSR, celui-ci autorise des premières exportations d’armes en nombre encore réduit, entre autres d’armes de test, vers le Mexique. Ainsi furent livrés, fin 2002, 24 fusils répertoriés au KWL ; s’ensuivit en février 2004 une deuxième autorisation du BSR pour pistolets et pièces détachées pour pistolets. En juin 2003, la commission préparatoire du BSR (qui informe le BSR), sous la coalition socio-démocrates/verts, délivre l’autorisation d’exporter 16 mitraillettes et 11 pièces pour fusils, tous répertoriés au KWL. Il en est de même en mars 2005 pour 18 fusils, 6 mitraillettes etc.
2003-2005
H&K livre diverses armes, notamment des fusils G36 et accessoires au SEDENA à Mexico. D’après H&K, ce type de matériel est livré à son partenaire mexicain dans le cadre du service après-vente depuis le début des années 1980. L’ambassade allemande au Mexique indique qu’il n’y a aucun indice d’abus d’utilisation. Vu la violence croissante émanant de bandes de trafiquants de drogue bien équipés, il n’est que légitime de se fournir en armes performantes.
2005
Une délégation du SEDENA visite le siège de H&K à Oberndorf et manifeste son intérêt pour le fusil d'assaut G36.
2005/2006
Campagne de marketing de H&K avec démonstration publicitaire effectuée par Markus Bantle, directeur de la société LAMAR et représentant de H&K au Mexique, pour le SEDENA et son autorité subordonnée, la DCAM. H&K présente au BAFA une demande en vue d'obtenir un permis d'exportation pour quatre à six mille fusils d'assaut G36 à destination du Mexique.
Décembre 2005
Le nouveau gouvernement de la grande coalition dirigé par la chancelière Angela Merkel (CDU) et son vice-chancelier Franz Müntefering (SPD), lève tous les obstacles à l’exportation d'armes légères.
À partir de fin 2005
La commission préparatoire du BSR autorise pour la première fois l’exportation d’un grand nombre d’armes répertorié au KWL (cette fois-ci 2020 fusils).
2006
En raison de graves violations des droits humains, le ministère fédéral des Affaires étrangères a décidé de suspendre toutes les livraisons dans les États en crise du Chiapas, Chihuahua, Guerrero et Jalisco. Il exige également une garantie de la destination finale des armes livrées dans les autres États fédéraux. Le BAFA fait confiance à Peter Beyerle, à la fois interlocuteur de l'administration et responsable des questions juridiques liées au commerce des armes chez H&K. Une demande d’autorisation d'exportation des fusils G36 sera ainsi reçue et approuvée par le gouvernement allemand après un commun accord sur leurs destinations finales. Des recherches approfondies menées par Otfried Nassauer, chercheur de paix, et le journaliste Wolf-Dieter Vogel (voir bibliographie) confirment clairement la facilité avec laquelle les soi-disant « déclarations d'utilisation finale » de H&K ont pu être contournées.
Février et novembre 2007
La commission préparatoire du BSR octroie un nombre important d’autorisations : en février, 1515 fusils et 5971 accessoires pour fusils, tous répertoriés au KWL, 103 mitraillettes, etc... En novembre, la commission préparatoire du BSR délivre une autorisation d’exportation pour une quantité non explicite de fusils répertoriés au KWL et de mitraillettes vers le Mexique. Le volume total s'élève à la somme impressionnante de 10 millions d’euros. À partir de novembre 2007, Frank-Walter Steinmeier (SPD) devient vice-chancelier et ainsi vice-président du BSR.
2007
En cette année record, le gouvernement fédéral approuve, conformément au rapport sur les armements, le transfert de 6667 fusils et de 3336 mitraillettes pour un montant total de 9 932 462 euros vers le Mexique. Les armes de guerre sont livrées dans les zones autorisées ainsi que dans les quatre États en crise. Le chercheur de paix berlinois Otfried Nassauer présente dans son rapport intitulé « Mexikos ver(sch)wirrende Daten » (Le Mexique : flou artistique dans les données).
De février 2006 à juin 2009
Concernant directement le procès tenu au tribunal de grande instance de Stuttgart : Heckler & Koch GmbH, siège à Oberndorf, exporte vers le Mexique 16 livraisons comprenant plus de 4700 fusils d’assaut G36 ainsi que des mitraillettes et des pièces détachées pour un montant de plus de 4,13 millions d’euros. Les armes de guerres sont livrées dans les quatre États mexicains en conflit, Chiapas, Chihuahua, Guerrero et Jalisco, sans les autorisations du ministère fédéral de l’Économie ni du BAFA pourtant obligatoires. Les autorisations d’exportations étaient limitées aux autres États mexicains par le biais des déclarations d’utilisation finale.
26/03/2010
Jürgen Grässlin porte plainte contre des employés de H&K devant le parquet de Francfort (Eschborn est le tribunal compétent concernant les affaires juridiques du BAFA) et contre Peter Beyerle et Martin Lemperle, membres du comité consultatif et anciens membres de la direction et cadres supérieurs de H&K. La plainte est renvoyée à Stuttgart.
19/04/2010
Jürgen Grässlin dépose une première plainte contre H&K pour soupçon d’exportation illégale de fusils G36 vers le Mexique et pour corruption. Le procureur Peter Vobiller du tribunal de grande instance de Stuttgart est chargé de l’affaire. Une enquête contre H&K est ouverte.
Mai 2010
Le BSR délivre une dernière autorisation d’exportation d’une quantité non révélée de fusils répertoriés au KWL et de mitraillettes d’une valeur de 5,45 millions d’euros. Cette transaction n’est pas couverte par le procès pénal actuel mais apporte la preuve qu’une dernière exportation d’armes de petit calibre vers le Mexique fut autorisée quelques semaines après la plainte déposée par Jürgen Grässlin et qu'une interdiction d’exportation d’armes de petit calibre fut ensuite adoptée et respectée jusqu’à aujourd’hui, ce qui marque une évolution positive.
14/08/2010
Le magazine DER SPIEGEL publie un dossier sur la vente d’armes de H&K au Mexique.
13/12/2010
Arrêt des livraisons d’armes de H&K vers le Mexique.
21/12/2010
Première perquisition avec saisie de documents dans les locaux de H&K par 20 agents du parquet de Stuttgart et de la police douanière de Cologne.
10/11/2011
Deuxième perquisition chez H&K : près de 300 agents du parquet de Stuttgart et de la police judiciaire fouillent les locaux de l’entreprise dans le quartier de Lindenhof à Oberndorf ainsi que plusieurs appartements privés situés aux alentours. L’entreprise H&K est suspectée d’avoir versé des pots-de-vin pendant plusieurs années afin d’obtenir des contrats de vente de fusils au Mexique.
Novembre 2012
L’avocat Holger Rothbauer étend la plainte de Jürgen Grässlin (contre H&K) aux représentants responsables du ministère fédéral de l'Économie et du BAFA.
24/04/2013
H&K annonce que deux employés de longue date de l’entreprise, Marianne B. et Haxel Haas, sont fortement soupçonnés d’avoir ordonné, sans autorisation, des livraisons d’armes à des États mexicains. Ils sont licenciés sans préavis.
15/01/2014
Ces deux collaborateurs accusés par H&K après avoir travaillé plus de 30 ans pour l’entreprise d’Oberndorf, contestent leur licenciement sans préavis auprès du tribunal de première instance de Villingen-Schwenningen. Le tribunal statue en faveur des plaignants.
26/09/2014
Un groupe d'étudiants d’Ayotzinapa détourne des autocars pour aller participer à une manifestation à Mexico. Des membres corrompus des forces de sécurité, trempant dans le crime organisé, les arrêtent et ouvrent le feu. Six étudiants trouvent la mort, 40 sont grièvement blessés et 43 sont portés disparus. Des années plus tard, les autorités n'ayant pas ouvert d'enquête, les parents sont toujours à la recherche de leurs enfants.
01/12/2014
Axel Haas et Marianne B. s'accordent avec H&K sur un compromis devant le tribunal supérieur du travail (Landesarbeitsgericht) de Fribourg. La peine encourue par les employés dépendra de l'issue de la procédure pénale.
23/09/2015
Lors de sa soirée spéciale sur le thème « Exportations d’armes par l’Allemagne » qui réunit 4,5 millions de téléspectateurs, la chaîne ARD diffuse le long-métrage « Meister des Todes » (Les maîtres de la mort) et le documentaire « Tödliche Exporte. Wie das G36 nach Mexiko kam » (Exportations mortelles. Comment le G36 est arrivé au Mexique) réalisés par Daniel Harrich. Grâce aux nombreuses rediffusions de SWR, BR, Arte, Phoenix et 3sat, chaînes affiliées à ARD, plus de dix millions de téléspectatrices et téléspectateurs eurent l’occasion de s’informer sur le commerce illégal d’armes avec le Mexique.
13/10/2015
Face à la pression exercée par le grand public et par la soirée thématique d’ARD, le parquet de Stuttgart engage enfin des poursuites contre six anciens dirigeants de H&K, dont Peter Beyerle et Joachim Meurer, tous deux anciens directeurs.
Octobre et novembre 2015
Le procureur Peter Vobiller n’avait pas véritablement traité la plainte déposée en 2012 par l'avocat Holger Rothbauer et ne l’avait pas étendue aux représentants du BAFA et du BMWi. Il ouvre officiellement en octobre 2015, à la suite d'une plainte de l’avocat, une enquête judiciaire par l’instruction d’un dossier qu’il referme en novembre 2015 sans poursuivre les investigations. Les faits étant prescrits, une nouvelle enquête judiciaire et d’éventuelles poursuites pénales contre des représentants des autorités de contrôle des exportations d’armes sont impossibles. La plainte déposée au parquet général n’eut aucune suite.
08/04/2016
Les membres de l'équipe du cinéaste Daniel Harrich et son conseiller Jürgen Grässlin reçoivent le prix Alfred-Grimme à Marl. Le parquet de Stuttgart enquête parallèlement contre Jürgen Grässlin, Daniel Harrich et Danuta Harrich-Zandberg, auteurs du livre révélation « Netzwerk des Todes » (Réseau de la mort) et soupçonnés de divulgation d'informations en lien avec un procès. Il s'agit des documents qui avaient été remis au parquet par les auteurs puis publiés sous forme d'extraits dans le livre et le film.
26/04/2016
Thomas Reutter, journaliste d'investigation, fit état de ventes illégales d'armes par H&K vers le Mexique dans le cadre de plusieurs émissions politiques de la série « Report Mainz » de la chaîne de télévision allemande ARD. Lors de cette émission, Hans-Christian Ströbele, député des Verts, exigeait à juste titre que des enquêtes soient également ouvertes contre les responsables du BMWi et du BAFA car selon lui il y avait suffisamment d’indices.
18/05/2016
Plus de 6 ans après le dépôt des plaintes, la 13ème chambre pénale pour les questions économiques (Große Wirtschaftsstrafkammer) du tribunal de grande instance de Stuttgart annonce l'ouverture du procès contre six anciens employés de H&K : deux anciens directeurs, deux anciens directeurs des ventes, une employée et un ancien représentant des ventes sont accusés d'avoir enfreint la loi sur le contrôle des armes de guerre et sur le commerce extérieur. Ils seraient impliqués dans 16 cas de livraison illicite de fusils et d'accessoires vers le Mexique entre 2006 et 2009.
12/12/2016
En vertu de l'article 353d du code pénal, le tribunal de première instance de Munich rejette les demandes d'inculpation déposées par le parquet de Munich (à la demande du parquet de Stuttgart) contre les journalistes Daniel Harrich et Jürgen Grässlin pour divulgation d'informations en lien avec un procès. Les plaintes portaient sur la soirée thématique d’ARD et le livre relatif au procès « Netzwerk des Todes » (Réseau de la mort, paru aux éditions Heyne-Verlag). Alors qu'il venait de mettre fin aux enquêtes contre les représentants des autorités dans l'affaire du commerce illégal d'armes vers le Mexique, l'avocat du parquet Peter Vobiller obtient une inculpation à Munich. À la suite de la décision du tribunal de première instance de Munich, les audiences se déroulent à huis clos. Cette décision est passée en force de chose jugée.
Du 5 mai au 25 octobre 2018
Comparution devant le tribunal de grande instance de Stuttgart des six anciens employés de Heckler & Koch : Peter Beyerle, Joachim Meurer, Markus Bantle, Ingo Sahlmann, Wolfram Mackrodt et Marianne B., pour violation de la loi sur le contrôle des armes de guerre et du commerce extérieur. Les séances sont présidées par le juge Frank Maurer. Vingt-cinq jours d'audience sont prévus jusqu'à fin octobre.
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Remarque préliminaire : le terme « profil des criminels » est utilisé ci-dessous dans son sens moral et non juridique.
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Profil des criminels de Heckler & Koch
Bantle, Markus-Joachim ;
Responsable des ventes de H&K au Mexique
Né à Rottweil en 1959, il devint responsable des ventes pour Heckler & Koch GmbH au Mexique en 2003. Il gérait sur place les transactions pour le compte de la société. Le client principal en ce qui concerne les ventes d'armes était la DCAM. Markus-Joachim Bantle pourrait être condamné à une peine d'emprisonnement encore plus lourde que Peter Beyerle car il est accusé de délits dans 16 affaires.
Recommandation de lecture : on retrouve de nombreuses déclarations de Markus-Joachim Bantle dans le livre du procès « Netzwerk des Todes » (voir « bibliographie ») qui méritent d'être lues.
B., Marianne ;
Responsable de la logistique de H&K
Marianne B., née en 1963 à Rottweil, collaboratrice du service commercial, et Axel Haas, directeur du service commercial, furent pris pour boucs émissaires responsables du commerce illégal de fusils au Mexique et licenciés par leur employeur. Tous deux se défendirent avec succès devant le tribunal du travail de Villingen-Schwenningen contre le licenciement sans préavis de H&K. Depuis mai 2018, Marianne B. doit faire face aux charges émises contre elle devant les tribunaux en tant que responsable des relations avec le Mexique.
Axel Haas décéda le 3 septembre 2015.
Beyerle, Peter ;
Ancien président du tribunal de grande instance de Rottweil, puis responsable des contacts avec l'administration pour Heckler & Koch, directeur des exportations et directeur de H&K
Né à Tübingen en 1940, il prit sa retraite en novembre 2005 après avoir atteint l'âge légal et après sept ans à la présidence du tribunal de grande instance de Rottweil. Heckler & Koch a son siège social dans la circonscription de Rottweil. Début 2006, Peter Beyerle rejoignit la direction de Heckler & Koch GmbH en tant que responsable des contacts avec l'administration. À partir de l'été 2007, il est également responsable des exportations et directeur de Heckler & Koch GmbH. C'est en ces fonctions qu'il est un des principaux responsables de la vente illégale de G36 au Mexique.
Le procureur de Stuttgart accuse Peter Beyerle d'avoir agi « en tant que membre d'une bande organisée », qui s'était composée pour commettre de tels délits. Peter Beyerle est accusé d'avoir enfreint la loi dans 12 affaires distinctes dans lesquelles il exporta sciemment des armes de guerre sans autorisation. Il viola ainsi les lois sur le contrôle des armes de guerre et sur le commerce extérieur. Si le procès se déroule normalement, Peter Beyerle devrait être condamné à de nombreuses années d’emprisonnement.
Recommandation de lecture : voir profil du criminel « Peter Beyerle – vom Landgerichtspräsidenten zum Waffenhändler » (Peter Beyerle : un président du tribunal de grande instance devenu marchand d'armes dans « Schwarzbuch Waffenhandel. Wie Deutschland am Krieg verdient » (Livre noir du commerce des armes. Comment l'Allemagne profite de la guerre), pp. 463).
Mackrodt, Wolfram ;
Né à Erfurt en 1948, Wolfram Mackrodt est directeur commercial chez Heckler & Koch depuis la fin du mois de janvier 2008. Il est accusé de négligence pour avoir permis la livraison occasionnelle d’armes de guerre sans autorisation.
Meurer, Joachim ;
Né à Lahr en 1958, Joachim Meurer travailla précédemment pour la SARL de gestion Hermann Meurer Verwaltungs-GmbH à Lahr (Forêt-Noire). Il devint un des dirigeants de H&K GmbH début septembre 2005. Il était responsable des exportations jusqu’au mois de juillet 2007 et directeur jusqu’au mois d’août 2007. Joachim Meurer était donc actif en tant que directeur de H&K au moment où la plupart des armes de guerre furent exportées vers le Mexique. Il n’est donc pas étonnant que Joachim Meurer soit, tout comme Peter Beyerle, accusé de transfert illégal d’armes de guerre au sein d’une « bande organisée » dans 12 cas. Il est accusé d’avoir violé la loi sur le contrôle des armes de guerre et sur le commerce extérieur.
Entre temps, Joachim Meurer a repris la direction de la SARL de gestion Gebrüder Meurer Verwaltungsgesellschaft m.b.H.
Sahlmann, Ingo ;
Né à Essen en 1962, Ingo Sahlmann dirigea le service des ventes de H&K durant plus de quatre ans (de fin 2003 à début 2008). Là encore, c’est durant cette période que le plus grand nombre de fusils d’assaut est livré au Mexique. Ingo Sahlmann aurait délibérément facilité les exportations d’armes en bande organisée sur une période assez longue. Wolfram Mackrodt lui succède à la fin du mois de janvier 2008.
Profil des criminels politiques
au conseil fédéral de sécurité
(BSR), à la commission préparatoire et au ministère fédéral de l’Économie (BWMi)
Angela Merkel
chancelière et membre du parti chrétien-démocrate (CDU)
Angela Merkel est chancelière de la République fédérale d’Allemagne depuis 2005. De ce fait, elle est également la présidente du BSR. Lors de réunions à huis clos, le BSR décide des autorisations des exportations sensibles d’armes vers les régions ou États en crise, en guerre ou ne respectant pas les droits humains. C'est l’entreprise H&K qui a bénéficié du plus grand nombre d’autorisations d’exportation. En tant que présidente du BSR, Angela Merkel porte la responsabilité de l’exportation d’au moins 8700 fusils d’assaut vers le Mexique (probablement davantage en réalité). Elle est complice des crimes commis avec les armes de H&K dans les régions en crise du Mexique.
Angela Merkel fait partie des figures politiques ayant exporté le plus d'armes depuis la seconde guerre mondiale (voir profil approfondi « Angela Merkel – Marketenderin der Todeswaffen » (Angela Merkel — commerçante d'armes meurtrières) dans « Schwarzbuch Waffenhandel » (le livre noir du commerce d'armes), page 176).
Franz Müntefering,
SPD, vice-chancelier
Suite au changement de gouvernement (CDU/CSU/SPD), Franz Müntefering est nommé en 2005 vice-chancelier et devient – sous la présidence d'Angela Merkel – vice-président du BSR. Frank-Walter Steinmeier lui succède dans cette fonction en novembre 2007. C’est lors de son mandat qu’est autorisée pour la première fois l'exportation vers le Mexique d'un gros volume de fusils d'assaut G36 produits par Heckler & Koch (voir la chronologie de 2005 à 2007).
Frank-Walter Steinmeier,
SPD, vice-chancelier
Frank-Walter Steinmeier succède en novembre 2007 à Franz Müntefering à la fonction de vice-chancelier et vice-président du BSR. Ce mois-là, le BSR autorise pour la dernière fois l'exportation d'un nombre non spécifié d'armes mentionnées au KWL et de mitraillettes vers le Mexique (pour un volume total de 10 millions d'euros).
Ministres fédéraux de l'Économie
Entre février 2006 et juin 2009, période à laquelle les dirigeants de H&K ont fait livrer illégalement plus de 4700 fusils d'assaut G36 à des États mexicains en crise.
Michael Glos,
CSU, ministre fédéral de l'Économie du 22/11/2005 au 10/02/2009
Lors du mandat de Michael Glos, toutes les autorisations d'exportations importantes d'armes répertoriées au KWL vers le Mexique sont délivrées par le BSR ou par la commission préparatoire. Les livraisons conséquentes d'armes commencent en 2006 avec 2025 fusils.
De ce fait, Michael Glos, en tant que ministre en charge des exportations d'armement et membre du BSR, porte une énorme part de responsabilité dans l'exportation de milliers de fusils d'assaut G36 vers le Mexique et dans leur utilisation meurtrière.
Karl-Theodor zu Guttenberg,
CSU, ministre fédéral
de l'Économie du 9/02/2009 au 28/10/2009
D'après le rapport des exportations d'armements, aucune autorisation d'exportation d'armes vers le Mexique n'a été délivrée cette année-là.
Profils des criminels travaillant au ministère fédéral de l'Économie (BMWi) et au BAFA
Cette « triade de la mort » était composée de criminels de H&K, du BMWi ainsi que du BAFA. Cette triade a rendu possible l'exportation de milliers de fusils d'assaut G36, y compris vers des États mexicains en conflit, grâce à une étroite collaboration interne. Le livre « Netzwerk des Todes. Die kriminellen Verflechtungen von Waffenindustrie und Behörden » (Réseau de la mort. Les liens criminels entre l’industrie de l’armement et les autorités) montre avec précision toute l’étendue de la coopération entre le BAFA et le BMWi qui a profité à H&K (voir bibliographie).
La création d'une « loi » taillée sur mesure pour H&K, d'une « LEX Heckler und Koch », clairement visible à travers les textes et fac-similés dans la correspondance confidentielle entre un employé du BAFA et un responsable du service du BMWi, est un exemple très parlant. Les autorités de contrôle autorisent les entreprises d'armements à livrer après coup un volume de 10% de pièces de rechange supplémentaires et accessoires (réglementation complémentaire). Ce volume est à respecter obligatoirement par tous les acteurs – sauf par H&K : le BAFA et le BMWi convinrent d'une disposition légale particulière et totalement inhabituelle afin de permettre à H&K de livrer 30% au Mexique, pays en proie à de violents conflits (voir « Netzwerk des Todes » (Réseau de la mort), pp. 209).
L'action de Peter Vobiller profite aux fonctionnaires impliqués du BAFA et du BMWi
À compter de mai 2018, aucun des représentants des autorités impliqués dans le trafic d'armes de H&K avec le Mexique (ministère fédéral de l'Économie responsable du commerce des armes et l'office fédéral des Exportations) ne peut toutefois être déféré devant un tribunal. Il est à noter que le procureur de Stuttgart, Peter Vobiller, qui n'avait pas donné suite à l'extension de la plainte pénale de l'avocat Holger Rothbauer en novembre 2012, a ouvert de façon formelle une enquête préliminaire, et ce seulement après que l'avocat Holger Rothbauer a déposé une plainte en octobre 2015. En novembre 2015, un mois plus tard, il refermait le dossier sans avoir mené d'investigations approfondies. Du fait de cette mesure, les délais étaient prescrits et rendent désormais impossible de nouvelles procédures d'enquête et de poursuites éventuelles contre des représentants des autorités chargées du contrôle des exportations d'armes.
Parmi les personnes impliquées dans la triade de la mort qui a permis la livraison de fusils d'assaut G36 dans les États mexicains en crise, seuls sont actuellement poursuivis par le tribunal de Stuttgart quelques anciens employés de H&K ainsi que l’entreprise Heckler & Koch GmbH en tant que « coaccusée ». La question d'un procès équitable se pose ici avec insistance, car les places des fonctionnaires du BAFA et du BMWi sur le banc des accusés sont vides.
Profil des criminels au Mexique
Aguilar, Humberto Alfonso Guillermo ;
Général de division et chef intérimaire de la DCAM
Né en 1945 à Mérida, dans l'État du Yucatán au Mexique, il obtient son diplôme d'officier d'infanterie du Heróico Colegio Militar (Académie militaire mexicaine) en 1965. Sa formation professionnelle lui permet d'obtenir un diplôme en administration militaire de la Escuela Superior de Guerra y Estudios de Pedagogía Militar en 1974.
Au cours de sa carrière militaire, Humberto Alfonso Guillermo Aguilar occupe entre 1962 et 2002 divers postes et responsabilités au sein de l'Institut militaire. Il est commandant de plusieurs brigades et bataillons d'infanterie, notamment dans les États du Guerrero et du Chiapas (deux des quatre États en conflit où les G36 furent illégalement introduits). De 1989 à 1994, il occupe des postes de direction dans le secteur de la planification et de la formation au sein du SEDENA et le poste de directeur adjoint de l'administration et du secteur de la logistique du SEDENA entre 1999 et 2000.
Il occupe également divers postes militaires au cours des années suivantes. Entre 2007 et 2008 il est directeur général de l'industrie militaire (Campo Militar No. 1-D, Mexique). D'avril 2008 à février 2009, il occupe le poste de chef d'état-major général de la défense nationale et est nommé secrétaire général adjoint de la défense nationale en mars 2009. Humberto Alfonso Guillermo Aguilar est prématurément remplacé par le général de division Carlos Demetrio Gaytán Ochoa en septembre 2010 pour des raisons inconnues.
L’affaire de Heckler & Koch débute très tôt. Elle remonte à peine à un an avant l'élection de Felipe Calderón à la tête de la République du Mexique et joue un rôle dans sa manière de conduire la guerre contre le trafic de drogue. Entre 2006 et 2009, les gouvernements des 27 États fédéraux du pays achètent des armes de H&K. C’est la période durant laquelle au moins six généraux participent activement au processus de sélection et d'achat d'armes de haute performance telles que le G36-V, le G36KV et le G36-C de H&K pour un montant supérieur à 13 millions d'euros.
Il semble que, lorsqu'il était à la tête de la DCAM, Humberto Alfonso Guillermo Aguilar, général de division, demandait et recevait des pots-de-vin pour toute arme de H&K vendue. Cette allégation provient d'un ancien employé de H&K ayant démissionné. En tant que responsable de la DCAM, Humberto Alfonso Guillermo Aguilar recevait un pot-de-vin de 25 dollars pour chaque fusil H&K G36 vendu et de 20 dollars pour chaque arme de poing (par exemple, un pistolet). Selon cette allégation qui reste à prouver, c'est le représentant de H&K au Mexique qui payait ces pots-de-vin.
Recommandation de lecture : voir « Netzwerk des Todes » p. 87, pp. 94.
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Violations des droits humains
La police mexicaine est connue pour ses violations des droits humains. La corruption au sein de la police est la principale cause de ces agissements qui ont lieu en toute impunité. Les arrestations illégales et la torture sont des méthodes couramment utilisées. Les juges mexicains acceptent même des aveux obtenus sous la torture. La violence à l'égard des femmes, les meurtres de femmes, les enlèvements, les disparitions, les menaces et l’assassinat de défenseurs des droits humains, de journalistes et de manifestants sont monnaie courante au Mexique.
Toute personne censée dirait qu'il est inconcevable que l'on puisse fournir des armes de guerre aux forces de sécurité d'un État impliqué dans de graves violations des droits humains. Ces livraisons d'armes, en provenance d'Allemagne, des États-Unis et d'autres pays, ont été justifiées par la volonté de lutter contre les cartels de la drogue.
Contacts avec des organisations de défense des droits humains : voir « sites web importants »
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Victimes
On estime à 100 000 le nombre de personnes tuées par des armes de petit calibre (pistolets, mitraillettes, fusils etc.) entre 2006 et 2012 au Mexique. Dans la plus grande majorité des cas, aucune enquête ne fut ouverte. On ignore donc l'identité des criminels ainsi que le type d'arme utilisée.
Le 26 septembre 2014, six jeunes furent tués et 43 autres furent enlevés par la police au cours d'une manifestation d'étudiants à Ayotzinapa, dans l'État de Guerrero. On ignore ce qu'ils devinrent après leur disparition. Comme l'expliquait le journaliste Wolf Dieter au quotidien allemand Tageszeitung depuis le Mexique, 37 fusils d'assaut G36 furent utilisés ce jour-là. Selon la clause d'utilisation finale, ces fusils n'ont aucun droit légal de se trouver dans ces États en crise.
Depuis février 2006, le nombre de personnes disparues ou tuées par les fusils d'assaut G36 utilisés par les forces de sécurité de l'État et les cartels de la drogue reste inconnu. Pour les survivants, cela ne fait pas de différence que leurs proches aient été tués par des criminels ou la police. Les journalistes et photographes d'investigation risqueraient leur vie s’ils poursuivaient leurs recherches.
Seul le cas des six étudiants d'Ayotzinapa tués par balle et des 43 étudiants disparus fit l'objet de reportages dans les médias d'autres pays.
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Informations complémentaires
Suggestions de lecture / bibliographie
Grässlin, Jürgen : Schwarzbuch Waffenhandel. Wie Deutschland am Krieg verdient (Livre noir du commerce d'armes. Comment l'Allemagne profite de la guerre), Heyne-Verlag München 2013, ISBN 978-3-453-60237-3.
Livre relatif au procès de Heckler & Koch :
Grässlin, Jürgen, Daniel M. Harrich, Danuta Harrich-Zandberg : Netzwerk des Todes. Die kriminellen Verflechtungen von Waffenindustrie und Behörden (Réseau de la mort. Les liens criminels entre l’industrie de l’armement et les autorités), le livre révélation qui a suivi le film « Meister des Todes » (Les maîtres de la mort), Heyne-Verlag München 2015; ISBN : 978-3-453-20109-5.
Kehne, Charlotte : Das deutsche G36 in Mexiko : Der Einfluss gesellschaftlicher Akteure auf die deutsche Exportpolitik von Kleinwaffen (Les G36 allemands au Mexique. L’influence des acteurs sociaux sur la politique allemande d'exportation des armes légères), mémoire de licence du 27/07/2016, rédigé dans le cadre d’un cursus Études régionales Amérique latine sous la direction de Thomas Jäger, professeur à la Faculté de Philosophie à l’Université de Cologne.
Nassauer, Otfried et Wolf-Dieter Vogel : „Verschollen in Mexiko – Deutsche G36-Gewehre und ihr Endverbleib“ (Armes perdues au Mexique : les fusils allemands G36 et leur destination finale), publié dans DAS BLÄTTCHEN, journal bimensuel sur la politique, l'art et l'économie, année 18, numéro 3 du 2 février 2015. Voir : http://das-blaettchen.de/2015/01/verschollen-in-mexiko-%E2%80%93-deutsche-g36-gewehre-und-ihr-endverbleib-31732.html
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Recommandation de films
« Waffen für die Welt – Export außer Kontrolle » (Armes pour le monde – exportation hors de contrôle), documentaire réalisé par Daniel Harrich
Ce documentaire d’investigation met en lumière les pratiques douteuses des entreprises d'armement allemandes dans des zones en crise. Daniel Harrich se rend dans les États en conflit du Mexique et également en Colombie, pays où sévit une guerre civile depuis de nombreuses années et qui dure encore aujourd’hui. « Les armes légères allemandes sont partout très appréciées pour leur fiabilité et sont disponibles en abondance. Il est allégué officiellement que l'Allemagne n'exporte pas vers ces pays. Cependant, ces interdictions sont contournées. Les entreprises ne fournissent pas seulement les armes, mais aussi les technologies pour les fabriquer. »
Chaîne de télévision rbb, 2014, 90 minutes.
Site internet : http://programm.ard.de/?sendung=2820512711214877
Long métrage « Meister des Todes » (Les maîtres de la mort) de Daniel Harrich, scénariste, réalisateur et producteur.
Le film s'appuie sur des recherches d'investigation et prend comme base « des processus réels pour les condenser de manière fictive ». Le film montre comment les fusils d’assaut du fabricant d'armes fictif HSW sont livrés dans les États en crise du Mexique, commerce toléré par les autorités gouvernementales de contrôle. Ces armes figurent sur la liste d'embargo du gouvernement allemand. HSW organise et camoufle cette pratique illicite. Le contrôle de l'utilisation finale par l'État est donc « délibérément sapé ».
Les rôles principaux sont joués par Hanno Koffler, Heiner Lauterbach, Alina Levshin, Veronika Ferres, Udo Wachtveitl, Axel Milberg et plusieurs autres. Une production de diwafilm au nom de SWR (partenaire principal), ARD Degeto et BR pour Das Erste. Scénario de Manfred Hattendorf et Michael Schmidl (SWR), Christine Strobl (ARD Degeto), Claudia Gladziejewski (BR)
ARD, 2015, 90 minutes.
Site internet :
http://www.daserste.de/specials/ueber-uns/themenabend-deutsche-waffenexporte-aktuelle-meldungen-17092015-100.htm
Film documentaire « Tödliche Exporte. Wie das G36 nach Mexiko kam » (Exportations mortelles. Comment le G36 est arrivé au Mexique), réalisé par Daniel Harrich.
Le documentaire suit la piste selon laquelle les dirigeants de la société souabe H&K effectueraient un trafic d'armes illégal au vu et
au su des autorités de réglementation. On y voit comment H&K passe outre la loi allemande lors de la vente de fusils G36 au Mexique et comment cette entreprise contourne délibérément les
contrôles d’exportations d'armes imposés par la législation. Ce documentaire montre la facilité avec laquelle les entreprises d'armement allemandes dérogent au principe politique d’interdire la
livraison d’armes dans les zones de guerre, de crise, dans les pays qui pratiquent la torture et dans les États policiers.
Une coproduction de Diwafilm avec SWR et BR pour ARD/Das Erste.
Rédaction : Thomas Reutter (SWR), Claudia Gladziewski (BR).
ARD 2015, disponible en deux versions : 30 et 60 min.
http://www.daserste.de/specials/ueber-uns/themenabend-deutsche-waffenexporte-aktuelle-meldungen-17092015-100.html
« Vom Töten leben » (Vivre de la mort), un documentaire de Wolfgang Landgraeber
Dans ce documentaire, l'écrivain et cinéaste Wolfgang Landgraeber cherche à savoir si quelque chose a changé dans la « ville des armes » depuis ses premiers films réalisés il y a plus de trente ans, notamment « Südfrüchte aus Oberndorf » (Fruits exotiques d'Oberndorf), dont les tournages provoquèrent des différends avec les habitants d’Oberndorf au milieu des années 1980. Sa conclusion est amère.
Westdeutscher Rundfunk, 2016, version de 60 ou 90 minutes.
Site internet : www.landgraeberfilm.de
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Sites internet importants
Sites internet importants en Allemagne :
« Waffen für Mexiko : Die Geschichte » (Des armes pour le Mexique : un historique), web-documentaire du Südwestrundfunk (SWR) et du Bayerischer Rundfunk (BR), lauréat du prix Alfred-Grimme
« Comment se fait-il que des fusils d'assaut allemands de la société Heckler & Koch soient arrivés dans des régions en guerre du Mexique alors que leur livraison n'aurait jamais dû être autorisée ? Le web-documentaire « Waffen für Mexiko » fait la lumière sur cette affaire. Des documents et des vidéos exclusifs permettent de retracer de manière simple et détaillée l'itinéraire des armes depuis Oberndorf jusqu'au Mexique. Ce documentaire de SWR et de BR se base sur les recherches menées pour le documentaire « Tödliche Exporte » (Exportations mortelles) de Daniel Harrich. »
Coordination allemande pour les Droits humains au Mexique
(Deutsche Menschenrechtskoordination Mexiko)
Blumenstraße 19, 70182 Stuttgart (Allemagne)
Tél : 0049-(0)711-57 64 68 79
Site internet : http://www.mexiko-koordination.de/
Présentation : « La Coordination allemande pour les Droits humains au Mexique (DMRKM), fondée en 1999, est un réseau de 15 organisations et initiatives. L'objectif de ce groupement est de faire ensemble en sorte que les droits humains soient garantis et respectés au Mexique. Dans ce but, la DMRKM exerce un travail de lobbying et de campagne aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale. Ce réseau travaille avec des organisations de défense des droits humains non gouvernementales et s'entretient régulièrement avec des institutions gouvernementales ou internationales et avec des organisations de défense des droits humains. »
Sites internets importants au Mexique :
Centro de Derechos Humanos Miguel Agustín Pro Juárez, A.C. (Centre des droits de l'Homme Miguel Agustín Pro Juárez, A.C.),
Mexico, engagé dans l'affaire Ayotzinapa, également en ce qui concerne H&K.
Site internet : http://www.centroprodh.org.mx/
Tlachinollan, Centro de Derechos Humanos de la Montaña (Centre des droits humains Tlachinollan),
Tlapa, Etat du Guerrero, engagé dans l'affaire Ayotzinapa et également en ce qui concerne H&K.
Site internet : http://www.tlachinollan.org/
Centro de Derechos Humanos de la Montaña (Centre des droits des femmes ; CEDEHM),
Chihuahua, État du Chihuahua, engagé entres autres dans le cas Marisela Escobedo Ortiz (abattue avec un Sig-Sauer).
Site internet : http://www.cedehm.org.mx/
Colectivo contra la Tortura y la Impunidad (Collectif contre la torture et l'impunité ; CCTI),
Chilpancingo, État du Guerrero, recherches intensives sur place.
Site internet : https://contralatortura.wordpress.com/category/ccti-guerrero/
Centro de Derechos Humanos Fray Bartólome de las Casas (Centre des droits humains Fray Bartólome de las Casas),
San Cristobal de las Casas, État du Chiapas.
Site internet : https://frayba.org.mx/
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Courte biographie des auteurs
María-Eugenia Lüttmann Valencia
Née à Mexico en 1947, elle étudie à l'université de Heidelberg où elle obtient un diplôme de traductrice-interprète. En plus de son activité professionnelle, elle s'engage pour l'association MISEREOR dans le domaine de l'Amérique latine. Elle suit une formation de spécialiste pour la paix via l'association Schalomdiakonat (association pour la résolution des conflits mondiaux sans violence, aujourd'hui « gewaltfrei handeln e.V. ») ainsi qu'une formation de médiatrice à l'institut de médiation de Heidelberg. Depuis 2004, elle est membre de l'association Werkstatt für Gewaltfreie Aktion (pour la résolution non-violente des conflits). Elle travailla huit ans en tant que membre du conseil de direction et représentante de l'association pour la campagne nationale de sensibilisation « Aktion Aufschrei - Stoppt den Waffenhandel! » (« Indignez-vous - Cessez le commerce d'armes ! »). Elle est engagée au sein d'associations d'aide aux réfugiés depuis 2014.
Jürgen Grässlin
Né à Lörrach en 1957, il a déposé la plainte contre les employés et dirigeants de Heckler&Koch concernant l'affaire des livraisons illégales de fusils G36 vers le Mexique. Il est entre autres le porte-parole de la campagne « Aktion Aufschrei – Stoppt den Waffenhandel! » (« Indignez-vous - Cessez le commerce d'armes ! »), porte-parole fédéral de la Société allemande pour la paix – Association des objecteurs de conscience (Deutsche Friedensgesellschaft – Vereinigte KriegsdienstgegnerInnen), elle-même membre de l'Internationale des résistant(e)s à la guerre (IRG) (War Resisters’ International), président de RüstungsInformationsBüro e.V. (centre d'information sur la production et l'exportation d'armes de guerre) et co-fondateur de Kritische Aktionär*innen Heckler & Koch (KAH&K) (actionnaires critiques de Heckler & Koch).
Jürgen Grässlin est l'auteur de nombreux livres spécialisés sur l'exportation d'armement, la politique économique et militaire, pour certains des best-sellers. Il a publié dernièrement « Schwarzbuch Waffenhandel. Wie Deutschland am Krieg verdient » (Livre noir du commerce d'armes. Comment l'Allemagne profite de la guerre) et « Netzwerk des Todes. Die kriminellen Verflechtungen von Waffenindustrie und Behörden » (Réseau de la mort. Les liens criminels entre l'industrie de l'armement et les autorités), livre sur les exportations de G36 vers le Mexique, co-écrit avec Daniel Harrich et Danuta Harrich-Zandberg.
Jürgen Grässlin a été récompensé dix fois par des prix pour la paix, le courage civique, les activités médiatiques et les droits humains. En tant que co-auteur du livre Netzwerk des Todes et pour son expertise dans le film de Daniel Harrich « Meister des Todes » (Les maîtres de la mort), il obtient le prix Alfred-Grimme et le prix « Marler Medienpreis » pour les droits humains d'Amnesty International.
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Contacts
Concernant le texte intégral « GN-STAT cas numéro 02 » :
María-Eugenia L. Valencia
Traductrice et interprète diplômée, médiatrice Leimen
Tél. : +49 (0)6224-74 34 8
Mobile : +49 (0)1522-150 36 88
Email : mariugelv@icloud.com
Jürgen Grässlin
ArmsInformationCentre / RüstungsInformationsBüro (RIB e.V.)
Freiburg
Tél : +49 (0)761-76 78 208
Mobile : +49 (0)170-611 37 59
Fax : +49 (0)761-76 78 209
Email : jg@rib-ev.de
Site internet : www.juergengraesslin.com
Pour la coordination des activités du mouvement pour la paix à Stuttgart
Charlotte Kehne
Ohne Rüstung Leben, Arndtstr. 31, 70197 Stuttgart
Heures d’ouvertures : Lun/Mar/Jeu
Tél. : +49 (0)711-62 03 93 72
Email : orl-kehne@gaia.de
Site internet : www.ohne-ruestung-leben.de
Pour la coordination du cas numéro 02 du GN-STAT
ArmsInformationCentre / RüstungsInformationsBüro (RIB e.V.)
Stühlingerstraße 7, 79106 Freiburg, Allemagne
Tél. : +49 (0)761-76 78 088,
Fax : +49 (0)761-76 78 090
Site internet : www.rib-ev.de
Jürgen Grässlin
(voir plus haut)
Stephan Möhrle
Mobile : +49-(0)15222 - 636 531
Email : Moehrle@rib-ev.de
Traduction de Allemand:
Paulain-Norbert Tekunju Songwah
Gatien Njoume Ebondji
Anne Amoureux
Marion Speisser
Ètudiants à l'Université FTSK de Mayence - Master en traduction